La bohème. 30 Juillet, 1 Août

L’essence de La bohème

Vendredi 30 Juillet

20h, Église Sainte-Eugénie de Saillagouse

Dimanche 1 Août

18h, Église Sainte-Eugénie de Saillagouse

Giacomo Puccini (1858-1924)

La bohème

Opéra adaptée avec mise en scène pour solistes, chœur d’enfants, chœur et ensemble instrumental

Production de Saillagouse en concert

L’ÉQUIPE ARTISTIQUE

Mimi: Ximena Agurto (Pérou) 

Rodolfo: Facundo Muñóz (Argentine)

Musetta: Romina Krieger (Italie)

Marcello: Joan García Gomá (Catalogne)

Cerdagne chœur d’enfants

Cerdagne Festival Chœur

Carme Baulenas Relats (chef de chœur)

Nicolas Licciardi (pianiste du chœur)

Maria Voronkova (metteuse en scène)

Maestro Guerassim Voronkov (directeur musical)

Ximena Agurto


 

 

 

 


« L’essence de La bohème »

Opéra en 4 tableaux de Giacomo Puccini

Livret de Giuseppe Giacosa et Luigi Illica, d’après le roman d’Henry Murger, Scènes de la vie de Bohème. Créé le 1er février 1896 au Teatro Regio de Turin, sous la direction d’Arturo Toscanini.

Une histoire d’amour à Paris, où une bande de jeunes artistes sans-le-sou profite de la vie pour égayer son quotidien, souvent misérable. Ils vivent leur passion jusqu’au jour où le destin en décide autrement et bouleverse leur réalité à jamais. Au départ, un roman plaisant d’Henry Murger, à l’arrivée une des plus belles pages du répertoire italien. La musique emporte tout sur son passage et émeut jusqu’aux larmes dans un ouvrage où tout n’est que vie et effusion de sentiments. Mimì et Rodolfo se rencontrent et s’aiment, avec en contrepoint dramaturgique la relation Musetta-Marcello, voilà la trame de l’œuvre qui concentre le tragique à la fin.

ACTE I , dans une mansarde

Une grande fenêtre par laquelle on découvre une étendue de toits couverts de neige. À droite, une cheminée. Une table, un lit, quatre chaises, un chevalet de peintre sur lequel est posée une toile esquissée : des livres épars, des monceaux de papier. Rodolfo, songeur, regarde par la fenêtre. Marcello travaille à son tableau « Le passage de la Mer Rouge », les mains engourdies de froid. Il les réchauffe en soufflant dessus de temps en temps.

Rodolphe le poète, Marcel le peintre, Colline le philosophe et Schaunard le musicien vivent sous les toits dans une mansarde dans le Quartier latin. C’est là que l’inséparable quatuor luttent contre la faim avec gaieté et jouent des tours au propriétaire de leur modeste logement quand il insiste pour toucher son loyer. Rodolphe écrit à sa table, pendant que Marcel peint « Le passage de la mer Rouge. » Au cours de leur duo, « Questo mar Rosso » (Cette mer Rouge), Rodolphe décide de sacrifier son manuscrit pour alimenter le poêle. Ils déchirent le premier acte et le jettent au feu.

Colline revient avec une pile de livres qu’il n’a pas réussi à engager au mont-de-piété. Un deuxième acte de la tragédie va au feu. Ils s’y chauffent, toujours affamés. Deux garçons apportent des provisions et du combustible, Schaunard entre derrière eux et jette de l’argent sur la table. Ils s’installent tous à la table. C’est la nuit de Noël et Schaunard propose qu’ils aillent ensuite dîner au Café Momus, leur repaire favori.

Mais on frappe à la porte, c’est Benoît, le propriétaire, qui vient chercher son loyer ! Les quatre amis l’invitent à boire avec eux, cela le rend bavard : il se vante des femmes qu’il a conquises dans des cafés louches. Les quatre amis feignent alors l’indignation. Lui, un homme marié, commettre des actes aussi peu honorables ! Ils le jettent dehors. Et voilà comment j’ai payé le loyer dit avec humour Marcello à ses amis.

Tous se mettent donc en route pour le Café Momus – sauf Rodolphe, qui doit auparavant terminer un

article pour une nouvelle revue, Le Castor. Il s’assied à sa table. Les idées ne viennent pas vite.

Soudain, on frappe timidement à la porte. « Qui est-ce ? » demande-t-il. Une voix de femme répond, hésitante : « Excusez-moi. Ma bougie s’est éteinte. » Rodolphe se précipite pour ouvrir la porte. Une frêle et séduisante jeune femme se tient sur le seuil. Elle tient sa bougie dans une main, et une clé dans l’autre. Rodolphe la prie d’entrer mais elle s’effondre sur une chaise, prise d’un accès de toux. Ayant repris ses esprits, elle ralluma sa bougie puis, au moment de repartir, Mimì pousse un cri : elle a laissé tomber sa clé. Ils la cherchent, mais Rodolphe la trouve le premier et la glisse dans sa poche. Guidé par la voix et les mouvements de Mimì, il se rapproche d’elle, saisit sa main, et lui dit tendrement : « Che gelida manina » (Cette petite main froide). Dans cet air, il lui dit qu’il est un poète et l’entraîne dans la confession éloquente de ses rêves et de ses espoirs. Vient ensuite la réponse de Mimì dans son air : « Mi chiamano Mimì»

Sa fragilité, due évidemment aux premiers effets de la phtisie, la rend encore plus ravissante « O soave fanciulla » (O délicieuse jeune fille) s’exclame Rodolphe, la prenant dans ses bras. C’est le début du duo d’amour. Ce motif du duo d’amour est utilisé à plusieurs reprises au cours de l’opéra et il est toujours lié au personnage de Mimì.

ACTE II, au Café MOMUS

« Une grande place avec diverses boutiques de toutes sortes. D’un côté le Café Momus. Rodolfo et Mimì évoluent parmi la foule. Colline se tient devant la boutique d’une rapetasseuse. Schaunard achète une pipe et un cor de chasse. Marcello se laisse entraîner çà et là au gré de la foule. C’est le soir. La veille de Noël. »

Des marchands ambulants vantent leurs marchandises; des bourgeois, des étudiants et des ouvrières s’interpellent; les clients du café passent commande un joyeux tourbillon que la musique décrit parfaitement. Colline se tient près d’un magasin de vêtements. Schaunard marchande le prix d’un cor avec un ferblantier. Marcello taquine les filles qui le bousculent dans la foule.

Rodolphe achète un chapeau pour Mimì. Ses amis sont assis à la terrasse du café. Il les rejoint avec Mimì, et la présente : « Si je suis poète, elle est la muse incarnée ».

Des boutiquières regardent une jeune femme qui s’approche et s’exclament: « C’est Musetta ! Ce qu’elle est belle! Un vieux gâteux l’accompagne ! ». Musetta et Marcello se sont aimés, querellés et séparés. Elle est maintenant la maîtresse d’Alcindoro, un riche vieillard. Quand elle arrive sur la place, il la suit difficilement, hors d’haleine. Bien que Musetta et Marcello fassent de leur mieux pour paraître indifférents, ils sont encore très émus l’un par l’autre.

Elle chante une valse : « Quando me’n vo’ soletta per la via » (Quand je me promène seule dans la rue), à l’intention de Marcello, pour qu’il comprenne qu’elle l’aime encore. C’est l’un des airs les plus célèbres de la partition.

ACTE III, La barrière d’Enfer

« Au-delà de la barrière, le boulevard extérieur ; à gauche un cabaret et une petite place bordée de platanes. Les douaniers sommeillent, assis devant un brasero. Du cabaret viennent de temps en temps des cris et des éclats de rire. C’est le mois de février, tout est recouvert de neige. C’est l’aube. Derrière la grille, quelques balayeurs attendent, battant la semelle. »

Une barrière à la sortie de Paris, sur la route d’Orléans ; une taverne dont l’enseigne est le tableau de Marcello, « La mer Rouge ». C’est l’aube, et l’orchestre illustre à merveille le froid qui règne. Des balayeurs des rues, des livreuses de lait, des paysans portant les produits de leur ferme, attendent de pouvoir pénétrer dans la ville. Les officiers de douane dorment assis autour d’un feu.

Mimì arrive, elle semble épuisée, un accès de toux la saisit. Elle fait parvenir un message à Marcello qui sort de la taverne. Il lui confie qu’il gagne mieux sa vie en peignant des enseignes que des tableaux, Musetta donne des leçons de musique. Rodolfo est avec eux. Mimì veut-elle se joindre à eux ? Elle pleure et lui avoue que la jalousie de Rodolfo est telle qu’elle craint qu’ils ne doivent se séparer.

Rodolfo sort de la taverne pour chercher son Marcello. Mimì se cache derrière un arbre et l’entend déclarer qu’il veut se séparer d’elle non pas à cause de leurs fréquentes disputes ou de sa jalousie, mais parce que Mimì est condamnée et que sa santé est en péril dans la mansarde mal chauffée, où les courants d’air sont constants : « Mimì est une fleur de serre. La pauvreté la flétrit ; pour lui redonner la vie, l’amour ne suffit pas. » déclare-t-il à son ami.

Une toux violente révèle la présence de Mimì. Ils décident de se séparer. C’est Mimì qui prend l’initative de la rupture et fait ses adieux à Rodolfo :

Entre-temps, Marcel est retourné à l’auberge où il a trouvé Musetta en conversation galante avec un étranger. Cela provoque une dispute qui les entraîne dehors. L’adieu des amants devient ainsi un quatuor : « Addio, dolce svegliare » (Adieu, doux amour), chantent Rodolfo et Mimì, tandis que Marcello et Musetta s’accablent de reproches. Le compositeur a admirablement rendu la différence de tempérament entre les deux femmes – Mimì, douce et mélancolique, Musetta, agressive et chicanière, ainsi que l’effet produit sur les deux hommes par leur comportement. Marcello et Musetta se traitent respectivement de « Crapaud ! » et de « Vipère ! » en se quittant. Mimì chante « Ah ! Puisse cette nuit d’hiver durer à jamais », puis, avec Rodolfo : « Nous nous séparerons quand les roses fleuriront. »

ACTE IV , La mansarde

« Marcello est de nouveau devant son chevalet et Rodolfo est installé à sa table ; ils essaient de travailler, mais ils sont en train de bavarder . »

Dans la mansarde, Rodolfo se languit de Mimì dont il n’a aucune nouvelle, et Marcello de Musetta qui l’a une fois de plus quitté pour un de ses riches protecteurs. « Ah Mimì, tu più non torni », chante Rodolfo en contemplant le bonnet qu’il lui avait offert la veille de Noël « Ah, Mimì, tu n’es pas revenue»).

Les quatre amis essaient de parer à la pauvreté et à la tristesse en jouant la dignité, puis se livrent à toutes sortes de gambades dans leur grenier. La fête bat son plein quand la porte s’ouvre. Musetta entre et leur annonce que Mimì est mourante. Son dernier souhait est de pouvoir retourner dans cette mansarde où elle a été si heureuse avec Rodolfo…